Par définition, un vin biodynamique est un vin élaboré selon les principes de la biodynamie. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Quelles sont les différences entre le vin biologique et le vin biodynamique ? Comment obtenir un vin biodynamique ? Comment reconnaître un vin biodynamique ? Helicave répond à toutes vos interrogations dans cet article !
Différences entre vin biologique et vin biodynamique
Les vins biologiques doivent respecter un cahier des charges strictes concernant la culture des vignes. Cependant, ce cahier des charges autorise encore un grand nombre d’additifs. Ainsi, un vin labellisé Agriculture Biologique (AB) peut être un vin « artisanal » comme un vin « industriel ».
En ce sens, des labels, que nous vous présenterons ultérieurement, ont été mis en place pour l’agriculture biodynamique. Pour avoir l’appellation de vin biodynamique, les vignerons doivent respecter un cahier des charges concernant la culture des vignes, ainsi que la vinification. De plus, aucun additif non-naturel n’est autorisé.
Ainsi, de la plantation à la mise en bouteilles, les agriculteurs doivent suivre le calendrier lunaire et doivent avoir recours à des intrants naturels.
En somme, un vin biodynamique est forcément un vin biologique, mais, à l’inverse, un vin biologique n’est pas forcément un vin biodynamique. En effet, l’agriculture biodynamique est issue de l’agriculture biologique, mais pousse la démarche plus loin.
Principes de la culture biodynamique
Nous avons vu précédemment que la culture biodynamique emploie le cycle lunaire ainsi que des additifs naturels. Mais d’où viennent ses principes et en quoi consistent-ils ?
L’histoire de la culture biodynamique
Le principe de la biodynamie est apparu en 1924 suite à la préoccupation des agriculteurs face à l’arrivée des engrais chimiques ainsi qu’au développement de l’agriculture industrielle.
C’est le philosophe autrichien Rudolf Steiner qui en est l’inventeur, toutefois, il ne parlait pas de « biodynamie » mais de « fertilisation biologique ».
Dans le but d’aider les agriculteurs, ce philosophe a donné une série de huit conférences appelées « Cours aux agriculteurs ». Il y a présenté les principes de l’agriculture biodynamique à une centaine de personnes.
À la suite de cela, des cours ont été imprimés grâce aux prises de notes. Ils ont d’abord circulé dans un cercle privé, puis ont été rendus publics en 1963.
Les cycles lunaires
Rudolf Steiner a établi que la biodynamie adhère aux forces terrestres et aux forces cosmiques. Effectivement, ces forces influent les cultures et il est donc nécessaire de suivre un calendrier lunaire.
Aussi appelé calendrier biodynamique, cet outil a été édité en 1963 suite aux travaux de Maria Thun. Cette chercheuse allemande, également paysanne biodynamiste, a étudié l’influence des forces cosmiques et terrestres sur les cultures.
Après plus de 50 ans de recherches et d’analyses, Maria Thun a conclu que la position des astres exerçait bien une influence sur les récoltes agricoles et en a déduit les périodes favorables à la culture des racines, des fleurs et des fruits.
Depuis 60 ans, des chercheurs continuent de compléter et de perfectionner le calendrier lunaire.
Les intrants naturels
Pour répondre au cahier des charges d’un vin biodynamique, les vignerons doivent remplacer les désherbants et les engrais chimiques par des préparas.
Rudolf Steiner a émis l’idée de dynamiser les sols grâce à des mélanges de plantes et minéraux. Ces préparations permettraient de fertiliser les sols, de renforcer les protections des cultures face aux maladies, au gel et aux fortes chaleurs, ainsi que de faciliter le compostage des matières organiques. Enfin, ces préparas doivent être réalisés et utilisés en suivant le calendrier biodynamique.
Parmi les préparas qui existent, les plus connus et utilisés sont :
Le « 500 » Bouse de Corne
Lorsque la saison hivernale arrive, l’agriculteur remplit une corne de vache avec de la bouse de vache et l’enterre afin qu’elle fermente.
Quand le printemps arrive, il la déterre et la mélange avec de l’eau. Il pulvérise ensuite le mélange sur les cultures.
Le « 501 » Silice de Corne
Lors de la saison estivale, le vigneron enterre une corne de vache remplie de quartz. Après six mois de fermentation, il la déterre et la mélange avec de l’eau. Enfin, il pulvérise la préparation sur ses vignobles.
Le Compost de Bouse
Inventé par Maria Thun, le compost de bouse est réalisé à partir de bouse de vache, de poudre de basalte et de coquilles d’œufs. Les agriculteurs peuvent l’utiliser plusieurs fois dans l’année. Il est cependant conseillé de l’utiliser en jour racine et avant l’utilisation des cornes.
Les intrants œnologiques autorisés
Malgré un cahier des charges strictes, les vignerons ont tout de même droit à certains intrants œnologiques. Parmi eux, nous retrouvons l’anhydride sulfureux (SO²), la bentonite, le charbon œnologique, l’ovalbumine et le saccharose.
Toutefois, leur quantité est réglementée. Notamment pour l’anhydride sulfureux. En effet, un vin rouge biodynamique peut contenir, au maximum, 60 milligrammes par litre de SO². Le vin blanc et le vin rosé, eux, peuvent contenir, au maximum, 90 milligrammes par litre de SO².
Reconnaître les vins biodynamiques
Tout comme pour reconnaître un vin biologique, il faut se référer aux labels présents sur les étiquettes de bouteilles pour reconnaître un vin biodynamique.
Parmi les labels qui existent, les deux plus connus sont le Label Demeter et le Label Biodyvin.
Le Label Demeter est issu de la coopérative du même nom. Ce n’est qu’en 1932 que la coopérative Demeter est devenue un organisme certifiant. Ce label rassemble 1 125 fermes et entreprises françaises.
Le Label Biodyvin a été créé en 1995 par un syndicat de vignerons. Il rassemble 192 domaines viticoles en Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Portugal et Suisse.
La principale différence entre ces deux labels est que Biodyvin certifie le vin biodynamique, tandis que Demeter certifie l’agriculture biodynamique en général.
De plus, Demeter demande aux fermes et aux entreprises de suivre un cahier des charges précis et strict dans le but d’être certifiées. Alors que le cahier des charges de Biodyvin est moins précis. Effectivement, il laisse place aux expérimentations, certifie au cas par cas et demande à goûter le vin.